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26 mars 2020

Le Dôme de la Jurade – Le Berger d’Aspe

Je me levai à la vitesse de l’éclair, prêt à utiliser mon arme contre ces ombres terrifiantes.

Je n’en croyais pas mes yeux…ils étaient là, devant moi, si grands, si féroces…les crocs aiguisés comme des lames, de la taille du pouce d’un homme normalement constitué…

De par leur corpulence, ils prenaient toute la largeur de la rue et personne, non personne, à ce moment bien précis, n’oserait s’avancer dans la gueule de ces deux molosses…

Je tremblai d’effroi, n’arrivant pas à articuler le moindre son.

Eulalie, s’était retournée au son des grognements assourdissants des deux chiens.

Impassible, elle les transfixiait de son regard couleur émeraude, passant de l’un à l’autre, sans cillement aucun.

Quelques secondes s’écoulèrent, quelques secondes qui sonnèrent comme une éternité…

Je tentai de recouvrer mes esprits et d’agir. Oui, mais comment ?

D’un seul coup et sans plus réfléchir, je m’élançai vers ces masses monstrueuses, que la pénombre rendait encore plus gigantesques. Les têtes des cerbères se tournèrent alors vers moi, bave aux lèvres, toutes dents dehors…Eulalie eut à peine le temps de lancer un « Non, Côme, non !! ».

 

… Plus rien.

 

Je fermai les yeux tout en m’affaissant sur le sol…c’était la fin…

Soudain, une voix de stentor retentit depuis le haut de la rue.

« Chara, Astérion, venez ici tout de suite ! ».

Etais-je vivant ? En Enfer ou au Paradis ? Le sol était froid, humide. Tout paraissait si sombre…

« Allez, relève-toi, nigaud ! » me dit Eulalie avec son sourire narquois tout en me tendant la main.

Encore abasourdi, je me relevai péniblement.

C’est alors qu’il m’apparut. Un homme d’une taille sans pareille.

Les cheveux court, poivre et sel, le visage buriné par la vie et le temps qui passe, inexorablement.

Un large bâton de berger dans la main droite, qui le dépassait allègrement d’au moins une coudée.

Enfin, un béret noir comme la nuit juché sur la tête, associé à une épaisse cape qui semblait de confection noble, finissait ce tableau hors norme.

Entouré par ses deux fidèles compagnons, le géant nous observait patiemment.

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