Morvan Le Rest, l’artiste derrière la couverture du M42 : Utopie et Dystopie
Maintenant que vous connaissez bien le M42 : Utopie et Dystopie, il est temps d’en apprendre un peu plus sur les personnes qui sont derrière cet ouvrage.
(Et si vous ne connaissez pas encore notre livre, c’est ici que ça se passe ! )
Aujourd’hui donc, on vous présente Morvan Le Rest, le génial illustrateur qui a confectionné les affiches des festivals Angers et Bordeaux Geekfest, auxquels nous avons pris part, et donc, la couverture de ce troisième M42.
Place à l’artiste !
Morvan : l’artiste du M42
Bonjour Morvan ! Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Bonjour l’équipe du Club Arthur Dent et bonjour aux lecteurs. Je suis Morvan, directeur artistique de formation et j’ai passé 8 années dans différentes agences de communication 360 à exercer ce métier passionnant. J’exerce aujourd’hui cette activité en tant que Freelance en y ajoutant quelques compétences telles que l’illustration, le montage vidéo et la création de site web.
Tu es l’auteur de la couverture du M42 : Utopie et Dystopie, et des affiches des festivals Angers et Bordeaux Geekfest 2023. La thématique t’a beaucoup inspiré ?
Je dois t’avouer que cette thématique a été de prime abord difficile pour moi puisqu’il s’agit d’une antinomie. La plupart du temps, je pense par des images et dans ce cas, il y a une annulation puisque nous sommes sur une contradiction. L’utopie est l’opposé de la dystopie.
Mon réflexe a été de me renseigner sur la définition pure pour ensuite faire un brainstorming. Une fois le brainstorming et pas mal de recherches sur le sujet, j’ai eu une meilleure compréhension du sujet.
J’ai pu me créer une histoire pour ensuite la présenter sous forme de note d’intention au service communication. Pour optimiser la compréhension du sujet, j’ai également envoyé un moodboard pour faire comprendre quel style graphique j’imaginais pour ce sujet.
Pour ces affiches, tu as représenté plusieurs personnages d’univers variés. Le choix a été difficile ?
Le choix des protagonistes a été assez rapide même s’il y a eu plusieurs phases d’allers-retours avec l’équipe de la communication de l’événement pour validation. Notre challenge était de trouver des personnages qui parlent à plusieurs générations tout en étant raccord avec les contraintes que nous nous étions fixées.
Certains personnages plausibles ont été écartés puisque les plus jeunes du service communication ne les connaissaient pas.
On remarque d’ailleurs que sur les deux affiches, Doctor Strange fait son apparition. Est-ce à dire qu’il est pour toi la meilleure représentation du meilleur et du pire ?
Cette question est super intéressante et porte à réflexion puisque mon axe était complètement différent.
Pour expliciter mon idée, je souhaitais utiliser Dr Strange afin d’induire la notion de multivers. Ce concept me permet de créer une logique pour utiliser ces univers partagés. C’est ainsi que nous avons une équipe constituée de protagonistes liés à un univers utopique avec en tête de liste, Dr Strange. De l’autre côté, nous avons une équipe dystopique menée par le Sinister Strange.
Celui-ci est facilement identifiable avec son troisième œil et son adaptation récente par le Marvel Cinematic Universe.
L’intérêt était de trouver des personnages très différents avec des psychologies intéressants à travailler. Je souhaitais retranscrire cette notion par les expressions de visage. La notion de puissance ne nous intéresse pas par ici.
Les notions posées dans la question sont donc dissociées par les différents univers et permets de catégoriser les protagonistes.
D’ailleurs, Utopie et Dystopie, pour toi, ce sont deux concepts complètement imperméables ?
Je pense que l’aspect manichéen ne fonctionne pas, il y a toujours des nuances qui apportent de la profondeur à un concept.
Revenons-en à tes personnages. Pour le M42, nous avons choisi de reprendre l’affiche du Angers Geekfest. Tu peux nous dire un petit mot sur les personnages présents, et si tu le vois plutôt comme porteur d’espoir ou annonciateur de l’apocalypse ?
Tous ces personnages sont une équipe créée par le Sinister Strange, et sont donc issus d’un univers dystopique ou ont une façon d’aborder leur choix de manière arbitraire.
Par exemple, Leeloo, du film Le Cinquième Élément (1997) revient sur terre lorsqu’une anomalie cosmique, qui n’est autre que le Mal absolu, est proche de la Terre pour la faire disparaître toute vie dans l’Univers.
Raphaël de l’univers des Tortues Ninja (bandeau rouge) est le plus instable, aigri, agressif et violent des frères. Il aime se battre contre plusieurs adversaires. C’est d’ailleurs le plus balafré, et sa carapace est entaillée et marquée. Son problème d’agressivité fait de lui un personnage dangereux qui lui fait emprunter des chemins chaotiques.
Ce qui m’a intéressé dans ce projet est de jouer avec les personnages de la pop culture est de créer une équipe « dystopique » avec des personnages à impact positif dans l’esprit collectif. On pourrait parfaitement imaginer un crossover avec tous ces personnages qui seraient animés par un but commun.
A titre personnel, il y a une œuvre utopique ou dystopique qui t’a marqué plus que d’autres ?
Cette question est à propos puisque je lis actuellement le Roman d’Ernest Cline, Ready Player Two (2021, Michel Lafon) qui est pour moi un roman d’anticipation. Étonnement, l’auteur nous parle d’une IA… et c’est effroyable de réalité. La trame est classique, est, reprend les trames SF des années 80 (Terminator, Blade Runner…).
Un sujet brûlant d’actualité. Après le métavers, qui est en déclin se pose maintenant la question des IA comme ChatGPT…
D’ailleurs, la pop culture pour toi, c’est une grande source d’inspiration ?
La pop culture s’est imposée à moi lorsque j’étais enfant, comme je suis des années 90, le club Dorothée a eu une grande influence sur moi. Adolescent, je consommais pas mal de mangas puis je suis revenu aux comics il y a quelques années. Ce médium propose une grande variété d’illustrateurs. Alors, oui, c’est un très grand moyen d’inspiration, tout comme de frustration, car certain.e.s ont un niveau incroyable.
De plus, avec l’essor du MCU, beaucoup d’illustrations prennent vie et nous donnent une vision plus large et animée de ce qu’on pensait figé. C’est très satisfaisant.
Par contre, je m’oriente de plus en plus à contre-courant pour aller du côté de l’indépendant pour lire des sujets plus pointus, intéressants que ce que proposent les grands éditeurs.
Je ne joue pas aux jeux vidéo, par manque de courage et de temps. Je sais que certains univers seraient des sources d’inspiration incroyables, mais mon rythme de production serait impacté. Et mon temps libre est destiné à mes loisirs (le sport) ou mes ami.e.s / famille.
Le mot de la fin ?
Kawabunga !
Merci Morvan !
Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions, et de nous avoir fait entrer un peu plus dans ton univers.
Et merci pour cette belle couverture qui nous fait voyager d’utopies et dystopies !
Si vous souhaitez en apprendre plus sur l’univers de Morvan, rendez-vous sur son site !
