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La Tech au service des séries

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28 mai 2021

Comment les nouvelles technologies ont changé notre consommation de séries TV ?

La série Lupin, sortie le 8 janvier 2021, a atteint tous les records. Plus encore, elle a été la première série française de l’histoire à se placer en numéro 1 aux Etats-Unis. Son succès tient notamment à ses intrigues et à son univers inspirés de l’œuvre de Maurice Leblanc, plus précisément : Arsène Lupin.

Lupin n’est pourtant pas la première série phénomène de ce type : avec la croissance de l’importance des séries, des avancées technologiques fortes ont vu le jour, permettant de produire un contenu plus quantitatif et qualitatif, en termes d’images et de procédés du moins.

Quels sont les impacts des nouvelles technologies sur notre consommation de séries « télévisées » ? Nous allons tenter de dresser un rapide tableau du sujet.

De I Love Lucy à Game of Thrones : historique de la série télévisée

Objet de recherche initialement boudé par les universitaires, la série télévisée, dont le nom est raccourci à juste titre à « série », séduit désormais jusque dans les thèses.

Les séries possèdent cette caractéristique d’avoir été élevées par la télévision, d’où leur nom complet, mais d’avoir quitté le nid bien plus tard grâce aux plateformes en ligne, au cours des années 2010. Reprenons dès le départ.

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Du rendez-vous hebdomadaire aux soirées cocooning

Les toutes premières séries de l’histoire proviennent des Etats-Unis, au début des années 1950. Suivront majoritairement des productions britanniques et françaises, même si au jour actuel d’autres pays développent leurs propres séries qui font parfois leur petit effet à l’étranger : il suffit de constater l’ampleur qu’a pris le phénomène espagnol La Casa de Papel durant des mois, après la sortie de sa première saison en 2017.

A l’origine, les premières séries sont en noir et blanc et sont diffusées une fois par semaine, devenant une sorte de rendez-vous incontournable pour les familles américaines, friandes de fictions. Ce n’est qu’au moins une dizaine d’années plus tard que les séries américaines viendront fouler l’écran français. Néanmoins, de notre côté de l’Atlantique, la toute première série réalisée s’appelle L‘Agence Nostradamus. Elle est diffusée en 1950 et ne comporte que 8 épisodes sur le thème des enquêtes policières. Malheureusement, à l’époque ce n’est pas un succès car les séries ne sont pas vues d’un bon œil, par un public en somme encore assez peu équipé de téléviseurs.

Une décennie plus tard, au cœur des années 1960, les budgets dédiés aux tournages français augmentent parallèlement à la démocratisation de la télévision. S’en suit le boom des années 1980, donnant naissance à d’énormes succès dans le domaine : 21st Jump Street, L’Agence Tous Risques, Mission Impossible, Mac Gyver

A cela s’ajoute le tournant des années 1990 où la série entame une montée exponentielle. Les samedis soirs français deviennent réservés aux séries en tout genre : Buffy contre les Vampires, Urgences, Charmed s’installent à cette époque.

Cependant, c’est à partir des années 2000 que nos modes de consommation des séries vont réellement évoluer, jusqu’à se transformer en la version que nous connaissons aujourd’hui, incarnée en un seul mot : Netflix.

La technologie au service des séries

Une amélioration technique …

Ancien Téléviseur

Si les séries sont devenues un incontournable dans notre consommation d’audiovisuel, cela est en grande partie dû aux avancées technologiques dont elles ont été accompagnées.

Premièrement, la tech a permis une amélioration de l’image et de la qualité des productions cinématographiques en règle générale : on peut citer par exemple la Technologie StageCraft. Il s’agit d’un processus technique permettant de ne pas avoir recours à des fonds verts. Il a été mis en place avec la série The Mandalorian. Ce sont des plateaux numériques, c’est-à-dire de grands écrans LED affichant le décor tout autour des acteurs. En découlent une meilleure qualité d’image et de lumière ainsi qu’un réalisme renforcé. Sans oublier qu’il s’agit là d’une facilité et d’un gain de temps énorme pour les équipes de montage qui n’ont plus à manipuler les fonds verts : voilà de quoi accélérer toute la production d’une série, et donc d’augmenter la productivité.

De même, les nouvelles technologies ont mené à un basculement de support de plus en plus marqué : on ne regarde plus autant la télévision, et lorsque l’on visionne des séries, c’est davantage sur un ordinateur, voire sur un smartphone. En 2005 débarque la Vidéo à la Demande (VOD), c’est-à-dire la possibilité de pouvoir choisir quel programme et quand le regarder, sur des plateformes de streaming.  Les programmes télévisés en « direct », entrecoupés de spots publicitaires, sont au fur et à mesure relégués au second plan.

En 1997, c’est également la naissance du géant étasunien Netflix, qui n’arrivera en France qu’en 2014. Le concept est un succès fulgurant : les séries se développent à une vitesse incroyable et en viennent même à concurrencer le cinéma, notamment en termes de public et de budget investi. Elles sont disponibles sur tout un panel de plateformes : Amazon Prime Video, MyCanal, YouTube Premium, OCS, Disney+…

… pour une consommation accrue

Enfin, les stratégies adoptées par les producteurs de séries poussent au binge-watching, phénomène datant de l’ère Netflix. Le binge-watching, c’est le fait de consommer beaucoup de séries à une vitesse effrénée, en continu ; d’enchaîner les épisodes d’une série les uns à la suite des autres, par exemple. C’est une référence au binge-drinking, l’alcoolémie en moins.

Cette surconsommation de séries est appuyée par les stratégies des plateformes : les épisodes des séries modernes ont tendance à être plus courts afin de donner envie d’en regarder un second. Certaines plateformes mettent en place un système qui lance automatiquement le prochain épisode si l’utilisateur ne l’en empêche pas. En 2013, selon une étude menée par Netflix, 73% de ses utilisateurs regardaient plusieurs épisodes à la suite (entre 2 et 6) : on peut facilement affirmer que le chiffre a certainement dû aller en augmentant plus qu’en diminuant. Autre stratégie technique : celle de mettre à disposition non pas un épisode toutes les semaines, mais bien de mettre en ligne toute une saison d’une série.

2021 : changements contemporains et à venir

Vers la fin des séries ?

En 2020, Netflix a dépassé les 200 millions d’abonnés sur leur plateforme : elle a quasiment doublé en comparaison avec les chiffres deux ans plus tôt. La crise sanitaire du Covid19 aura permis une envolée gigantesque du nombre de souscriptions et de la fréquence d’utilisation de la plateforme. Certains parlent de l’approche d’un « Peak TV« , c’est-à-dire le pic de la courbe, le chiffre inconnu maximum de la production sérielle, chiffre qui sera suivi par conséquent d’une baisse.

Netflix a bien compris qu’il s’agissait d’un marché dont il fallait s’emparer totalement et exclusivement. D’ailleurs, si les autres plateformes attirent aussi, c’est néanmoins le grand « N » rouge emblématique qui marque les esprits. En outre, Netflix a bien saisi l’importance de développer de nouvelles technologies : plus d’un milliard de dollars est investi à cette fin tous les ans.

S’adapter pour survivre

Depuis quelques années, un pas est fait vers le public : vers les jeunes tout d’abord, à travers des séries adressées aux adolescents et jeunes adultes, très présents sur la plateforme. On observe également un volonté d’inclure et de rassembler différentes nationalités ; quoique sûrement à des fins économiques. En co-produisant des séries telles que La Casa de Papel (Espagne), 3% (Brésil) ou encore plus récemment, Lupin (France), Netflix veut toucher le plus de téléspectateurs possible.

Pourtant, la grande majorité des succès mondiaux en termes de séries proviennent des Etats-Unis, ainsi que les nouvelles avancées technologiques tels que les plateaux numériques dont nous avons parlé un peu plus tôt. Cette américanisation des images, des sociétés et des technologies permet à Netflix une hégémonie et un budget encore plus importants, et par conséquent de produire des séries toujours plus travaillées et chères, aux castings dignes du meilleur des films Hollywoodiens.

Des livres et des séries

Avec les séries, des formats plus courts encore se sont développés : les web-séries, que l’on peut trouver en ligne : la chaîne Arte en possède un certain nombre mises en ligne et accessibles gratuitement. La durée des épisodes varie généralement entre 2 et 10 minutes et l’on peut ainsi facilement les visionner depuis un téléphone.

 

Si l’âge d’or des séries est atteint ou approche, il ne manquera pas au même titre que la radio, la télévision ou certains réseaux sociaux, de décroître lentement, laissant place – qui sait – à une future technologie numérique révolutionnaire dont nous ne pourrons plus nous passer…pour quelques années en tout cas. 

 

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