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L’esport : un phénomène en pleine expansion

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26 février 2021

Esport : du gaming au spectacle

L’esport est une pratique qui, sans être nouvelle, se développe à vitesse grand V depuis quelques temps. L’année 2020 a marqué l’envol du phénomène. Avec la crise sanitaire et la suspension des matches au départ, puis leur tenue sans public, le monde du sport a fortement souffert. Les supporters de tous les sports n’ont plus l’occasion de vibrer, ni dans les stades, ni dans les salles. Les retransmissions télévisuelles, pour lesquelles manquent l’ambiance festive et l’adrénaline collective, font pâle figure par rapport aux matches IRL, et surtout, ne sont pas toujours accessibles sur les chaînes gratuites.

A la place, s’est donc développé l’esport, une pratique Covid-friendly. L’electronic sport a l’avantage de pouvoir se jouer de chez soi, et de rassembler une communauté soudée, capable de transmettre autant d’émotion qu’un « véritable » sport. 2021 semble partie pour donner encore plus d’importance à ce phénomène. Qu’est-ce qui fait donc que l’esport fonctionne aussi bien ?

Les origines du esport

L’esport est une pratique de jeu vidéo qui met en compétition plusieurs joueurs qui s’affrontent autour d’un même jeu. Sans qu’il n’y ait besoin que ce jeu soit un jeu de sport. Cela concerne toutes les compétitions : de FIFA à League of Legends, de Warcraft à Dota 2.

World of WarcraftPeut-on considérer les émissions de télévision des années 1990, à l’image de Hugo Délire ou Télévisator 2, comme des précurseurs du esport ? Un certain esprit de compétition y a été instauré, autour de jeux vidéo. Il manquait sans doute l’aspect multijoueur à ces émissions, mais, d’une certaine manière, le fait de montrer à la télévision des tests et des parties de jeux vidéo a sans doute contribué à l’essor de la pratique. Dès les années 1970, des tournois de jeux vidéo étaient organisés. Mais cela prenait du temps, de la place : l’organisation était compliquée, et les connexions balbutiantes. Dans les années 1990, la pratique s’est intensifiée, pour exploser au tournant des années 2000 et 2010. Les progrès techniques ont permis de rendre possibles les jeux en ligne multi-joueurs, et de pouvoir organiser des compétitions à l’échelle mondiale.

En 2000, la Gamers Assembly réunissait plusieurs centaines de joueurs en France, qu’ils soient expérimentés ou curieux, puis en 2003, au Futuroscope, l’ESWC organisait sa première édition. Aujourd’hui, l’Esports Word Convention organise des compétitions un peu partout dans le monde. En 2018, des tournois ont eu lieu en France, au Brésil et au Maroc.

La professionnalisation de l’esport

Si l’esport a gagné son titre de sport, ce n’est pas par le simple aspect compétitif. C’est pour la dimension que la pratique a prise. Car il y a une assez grande différence entre jouer avec ses amis, et affronter des équipes constituées, provenant des quatre coins du globe. Or, ces dernières années, l’esport s’est structuré, en raison de la multiplication des tournois organisés, à la manière des équipes sportives. Il existe toujours des compétitions où se défient des amateurs de franchise, pour le plaisir. Mais se développe de plus en plus un modèle économique ressemblant aux pratiques sportives plus traditionnelles. Des équipes semi-pro ou professionnelles sont apparues, et participent à des compétitions internationales.

Il faut dire que c’est une passion dévorante. Au-delà du jeu, il y a une dimension immersive et collective. Faire partie d’une team, c’est appartenir à une véritable équipe. Le collectif joue un grand rôle dans les compétitions : bien connaître les stratégies, les capacités des uns des autres, pouvoir interagir avec son équipe pour se coordonner, en fonction des forces et des faiblesses de l’équipe adverse.

Ces équipes professionnelles ne sont plus dirigées par leurs membres : elles intègrent des coachs, des analystes stratégiques et des sponsors. Parmi les marques qui investissent sur ces équipes, on retrouve des marques spécialisées dans l’informatique, évidemment, comme Intel ou Samsung, des marques liées au monde du sport, comme Nike ou Red Bull, et des marques qui perçoivent un intérêt financier à se positionner sur ce marché, comme Coca-Cola ou McDonald’s.

L’esport et la société du spectacle

Si l’esport s’est massivement développé ces dernières années, c’est en s’appuyant, et en se nourrissant en retour, sur sa médiatisation. Les compétitions sont devenues de véritables événements, qui réunissent des milliers de spectateurs, dans des salles de concerts ou des stades, mais aussi des millions de téléspectateurs. Finalement, quelle différence entre regarder un match de football le samedi soir chez soi, et regarder un match de FIFA ? Les mécaniques de l’esport sont les mêmes que ceux qui opèrent pour les compétitions traditionnelles.

L’adrénaline est toujours présente. Supporter une équipe de basketteurs ou une équipe de gamers procure les mêmes sensations : l’engagement, l’immersion, la peur et la joie. Les parties demandent d’élaborer des stratégies, et donc, pour les joueurs, de les maîtriser, de les utiliser, et de savoir les contrer quand elles viennent de l’adversaire, et pour les spectateurs, d’en admirer l’ingéniosité. Prendre du plaisir à voir se dérouler une belle action, qui aboutit – ô joie – à la victoire ou qui se solde – ô désespoir – par un échec.

League of Legends

Deux acteurs notamment ont permis l’essor de cette pratique : Twitch et Riot Games. La première plateforme, spécialisée dans le streaming, a largement contribué à la diffusion des compétitions, avec en prime un espace de visionnage et d’échanges propice à l’effervescence collective. Riot Games, l’éditeur de League of Legends, a su capitaliser autour de l’aura de son jeu, en créant un tournoi hebdomadaire. Les joueurs qui s’y affrontent sont rémunérés. Il existe aujourd’hui pléthore de WebTV qui donnent l’opportunité aux fans de suivre les championnats de leur jeux préférés.

Côté médias traditionnels, la chaîne L’Équipe 21 a créé un championnat autour du jeu FIFA, tandis que TF1 retransmet sur son site de VOD les championnats mondiaux autour de cette même licence. Le tout agrémenté des remarques de commentateurs professionnels.

Les tendances de demain

L’esport évolue rapidement. Si la crise sanitaire a accéléré son développement, les progrès technologiques et les évolutions en termes de pratique influent également sur l’esport. Dans ce sens, on remarque que le téléphone portable tend à prendre plus d’importance que l’ordinateur. Les téléphones nous accompagnent en permanence, et sont de plus en plus puissants. De ce fait, l’esport suit cette tendance et sa pratique mobile est désormais supérieure à celle sur PC.

L’esport devient tendance même chez les clubs traditionnels de sport. Le club de football du Paris-Saint-Germain s’est dédoublé en 2016, en créant le PSG Esports, avec un investissement de 20 millions d’euros. De plus en plus, les clubs se tournent vers cette pratique, qui peut générer des rentrées d’argent non négligeables en cette période où les événements sportifs ne peuvent plus s’organiser normalement, avec du public. Au vu de la masse de supporters, il vaut mieux ne pas louper le tournant.

Enfin, les marques investissent elles aussi en masse sur l’esport, pour développer leur image, et atteindre un public cible spécifique. Via ce canal, de nouvelles perspectives s’offrent aux entreprises, de diversifier leurs activités, et de s’associer à un mouvement massif.

L’esport est donc en train de réorganiser le monde du sport, en s’imposant comme un nouvel axe majeur, aussi profitable pour les joueurs et les supporters que pour le marketing. Pour découvrir un rapport plus complet du marché de l’esport, n’hésitez pas à aller visiter le site de l’Agence Française pour le Jeu Vidéo.

Esport compétition en public

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