Haven : notre test sur PS4
Haven, nouveau jeu du studio The Game Bakers, nous embarque directement pour Source, planète éclatée actuellement déserte. Kay et Yu, amoureux et en fuite, s’y établissent pour fuir la Ruche, leur société d’origine. Le studio français, qui nous avait déjà régalés avec Furi en 2016, propose un jeu RPG délicat, où l’on contrôle deux personnages, Kay et Yu. Le couple est au centre de l’intrigue et les interactions entre eux vont représenter 60% de votre temps de jeu. Le reste, ce sera de l’exploration, un peu de combat et beaucoup de nettoyage.
Pour vous, j’ai testé Haven sur PS4. Un rôle playing game sur un monde abandonné qui se démarque par ses personnages. Un jeu intéressant, avec de bonnes idées de gameplay, même si certains points pourraient être améliorés. Pour ceux qui hésitent à commander ce jeu, disponible sur PS4, Switch et PC, voici de quoi alimenter votre réflexion. Retour sur l’expérience Haven !
Une aventure à deux
Ce jeu d’exploration ne se joue pas vraiment en solo. Le couple que vous incarnez est fusionnel, et vous le fait comprendre rapidement, dès la première scène. Ensuite, à vous de vous occuper du Nid (le nom de votre vaisseau), de l’améliorer, d’y cuisiner, de partager un peu de la vie à deux. Les dialogues s’enchainent avec spontanéité. Le joueur aura d’ailleurs l’occasion de faire quelques petits choix de conversation, sans que ceux-ci n’influencent réellement le jeu. Cela ne fera qu’augmenter, ou non, l’assurance de vos protagonistes.
L’histoire est assez simple, pour ne pas dire simpliste, du moins au début. Vos personnages ont fui une société qui contrôle avec qui vous devez construire votre vie. Amoureux, ils s’échouent sur Source, une planète d’apparence vierge, mais qui regorge d’anciennes habitations. Petit à petit, ils vont découvrir l’étendu du mensonge dans lequel ils ont vécu, et les secrets que cachent les instances de la Ruche. Les éléments de l’intrigue se déploient au fur et à mesure, via les dialogues et quelques situations. Il sera cependant possible de passer de nombreuses heures uniquement à aller d’un îlot à un autre sans croiser aucun élément scénaristique.
Ça plane pour eux
Le gameplay de ce titre se veut fluide. Les personnages glissent et volent pour se déplacer, avec rapidité. Source est une planète fragmentée en différents îlots, et ceux-ci sont recouverts de rouille. Survoler les miasmes violets les fera disparaître, un peu de la même façon qu’un Mario nettoie l’île Delphino dans Super Mario Sunshine. L’impression est d’ailleurs assez similaire une fois la manette en main. On a une sensation de liberté, de fluidité et de rapidité, née des différents mouvements possibles, dont les demi-tours nerveux, ou encore les dérapages.
Certaines créatures, elles aussi recouvertes de rouille, vont s’avérer belliqueuses. A vous de les mettre K.O. pour pouvoir les pacifier. La manette est alors divisée en deux, la partie droite permettant de contrôler Yu et la gauche Kay. Coup d’énergie, impact, bouclier ou utilisation d’objets, l’interface propre aux RPG est ici revisitée façon jeu à deux. Il faudra faire attention aux points faibles, visibles de différentes façons à l’écran ; au timing, qui va s’avérer nécessaire pour venir à bout de certains ennemis ; ou simplement faire attention à sa santé.
Petite particularité : l’absence de barre de vie demandera aux joueurs habitués des RPG de faire attention à d’autres détails. En effet, la « jauge » de vie n’est visible que par la couleur des bottes et gants de Yu et Kay : si elles brillent bleues, tout va bien ; jaune, ça commence à sentir le roussi ; rouge, la fin est proche. Cette approximation dans les jauges de santé vous causera probablement quelques déboires au fil du jeu. Le menu pause, lui, est nettement plus précis, vous permettant de suivre les points de vie, votre inventaire et autres caractéristiques ou encore la carte, essentielle pour s’y retrouver.
Un monde fragmenté
Et une histoire qui l’est tout autant. L’aventure est déroutante par bien des aspects. La carte deviendra votre meilleure amie pour vous y retrouver : sans elle, et à cause de ces îlots qui se ressemblent tous plus ou moins, ce sera une gageure de s’y retrouver. Haven est un jeu qui se vit : vie à deux, exploration, blagues ou instants de complicité. Cela peut paraître mièvre, mais cet aspect s’intègre parfaitement à l’univers mis en place.
Côté graphisme, la vidéo d’ouverture du jeu, intégralement à l’aquarelle, est magnifique. On regrettera que le reste du jeu ne possède pas le même travail graphique. Sympathique et agréable, il existe cependant un gouffre entre les visuels dessinés des écrans de chargement et ceux des icônes des personnages pendant les dialogues, par rapport au design de l’univers. C’est dommage, bien que non dérangeant. En effet, puisque les îlots sont dans des tons ocres, bleus et verts, la rouille violette/rouge se démarque et le jeu joue sur les contrastes colorés pour nous indiquer les éléments d’importance.
En conclusion
Haven est un titre agréable et bien fait. L’histoire se dévoile petit à petit, différents moyens sont à votre disposition pour éviter de vous perdre, dont quelques raccourcis pour éviter de se refaire les 15 îlots déjà visités avant de poursuivre votre exploration. La jouabilité est fluide, notamment grâce au fait de planer et de gagner en vitesse. Il faut cependant aimer le côté mièvre de nombreux dialogues et l’amour fusionnel complètement assumé de ce titre.
Si vous voulez découvrir d’autres jeux à tester pendant cette période de vacances, ou à tout autre moment, vous pouvez retrouver notre liste des jeux les plus attendus pour 2021, et notre critique de The Long Dark.